Pressé de questions au Sénat américain jeudi, le ministre de la Santé de Donald Trump, Robert Kennedy Jr a tenté de défendre le limogeage de la directrice de la principale agence sanitaire du pays, au moment où les appels à sa démission se multiplient.
« Nous avons besoin d’une nouvelle direction audacieuse, compétente et créative » à la tête des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), a justifié le ministre aux élus d’une commission sénatoriale, défendant le renvoi de cette scientifique ainsi que la suppression de nombreux emplois au sein de cette structure.
« Ils n’ont pas fait leur travail. Leur travail consistait à nous garder en bonne santé. Je dois licencier certaines de ces personnes pour m’assurer que cela ne se reproduira plus », a-t-il ainsi clamé lors d’une audition très tendue.
Le renvoi de Susan Monarez de la tête des CDC a provoqué la semaine passée une importante polémique aux Etats-Unis. La concernée avait assuré par le biais de ses avocats avoir été poussée dehors à la suite de son refus de valider « des directives non scientifiques et dangereuses » souhaitées par le ministre, connu pour ses positions antivaccins.
Robert Kennedy Jr a été accusé jeudi par plusieurs sénateurs démocrates d’avoir menti en début d’année sous serment en s’engageant devant les parlementaires à respecter la science et soutenant qu’il n’empêcherait pas l’accès des Américains aux vaccins.
« Monsieur, vous êtes un charlatan, voilà ce que vous êtes », a tonné la sénatrice démocrate Maria Cantwell.
« Il est dans l’intérêt du pays que Robert Kennedy Jr démissionne, et s’il ne le fait pas, Donald Trump devrait le licencier avant qu’il y ait d’autres victimes », a lui exhorté le sénateur Ron Wyden, un autre démocrate.
La veille, plus d’un millier d’employés et d’anciens salariés du ministère l’ont appelé à démissionner dans une lettre ouverte, l’accusant de « mettre en danger » la population.
Depuis son entrée en fonctions, Robert Kennedy Jr. a amorcé une profonde refonte des agences sanitaires américaines et de la politique vaccinale du pays, limogeant des experts réputés, restreignant l’accès aux vaccins contre le Covid-19 ou coupant des fonds au développement de nouveaux vaccins.
Des mesures souvent prises à l’encontre du consensus scientifique et fustigées par des experts extérieurs.