Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion Lionel Calenge a déclaré dimanche avoir demandé l’envoi de renforts médicaux pour faire face au pic de l’épidémie de chikungunya, qui a déjà fait six morts sur l’île.
« Le pic épidémique avait été annoncé pour mi-avril par les épidémiologistes. Nous y sommes », a affirmé Lionel Calenge sur RMC, ajoutant que le CHU « est en première ligne dans cette situation de crise ».
« Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d’urgence », ce qui génère « vraiment une grosse tension sur nos capacités », alerte le directeur.
Il détaille: « Nombre de lits insuffisant », « taux d’occupation en médecine et en chirurgie de 95% », « 581 patients hospitalisés pour +chik+ depuis le début de l’année, avec 127 patients en pédiatrie, 46 en néonatologie et réanimation néonatale ».
Pour faire face à une « hausse de l’activité aux urgences de 12% sur le dernier mois », il indique avoir eu « le renfort de trois médecins de la réserve sanitaire ».
« On a demandé également six médecins supplémentaires au niveau national », ajoute-t-il.
Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux, face à une augmentation importante de l’activité des urgences liée à la prise en charge des patients atteints de chikungunya.
Ce plan blanc a permis « l’ouverture de 14 lits de médecine supplémentaires », ainsi que la transformation des « hôpitaux de semaine en médecine post-urgence » et la déprogrammation de 300 opérations, explique le responsable.
« On a recruté des paramédicaux, des infirmiers, des personnels paramédicaux, on a eu plus de difficultés par rapport aux médecins », témoigne-t-il.
Le président Emmanuel Macron se rendra dans l’océan Indien pour une tournée de cinq jours à partir de lundi, qui comprend des étapes à La Réunion et Mayotte.
Les autorités sanitaires ont recensé six décès liés au chikungunya depuis le début de l’année à La Réunion et observent l’amorce de baisse de l’épidémie sur l’île, où plus de 100.000 personnes pourraient avoir été infectées.