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Deces d’une patiente aux urgences a Paris: l’AP-HP sera jugee pour homicide involontaire

octobre 30, 2024

L’Assistance publique-Hopitaux de Paris (AP-HP) sera jugee devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire, apres le deces en 2018 d’une patiente aux urgences, a appris l’AFP mercredi de source proche du dossier.

Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, rendue mercredi et consultee par l’AFP, le juge d’instruction conclut qu’une « faute de negligence grave a exclu toute possibilite de survie » de Micheline Myrtil: la quinquagenaire deposee aux urgences de Lariboisiere par les pompiers le 17 decembre 2018 en fin d’apres-midi avait ete retrouvee morte le lendemain sur un brancard, sans avoir ete examinee par un medecin.

Le magistrat instructeur n’a pas suivi les requisitions du parquet de Paris, qui avait demande le 3 juillet un non-lieu, estimant que « le lien de causalite entre d’eventuelles carences dans la prise en charge a l’hopital » et « le deces n’etait pas etabli ».

L’un des avocats de l’AP-HP, Me Mario Stasi, n’a pas souhaite reagir.

Souffrant de cephalees et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, nee en Martinique en 1963, avait ete deposee aux urgences de Lariboisiere par les pompiers, puis recue et orientee vers une salle d’attente.

Appelee vers minuit sous une mauvaise identite (« Myatil » au lieu de « Myrtil »), la patiente n’a jamais repondu, puis a ete consideree comme partie. Elle se trouvait en realite sur un brancard, « sans surveillance » entre 01h00 et 06h00 du matin, heure a laquelle elle a ete retrouvee morte.

Selon le juge, la « negligence grave reside bien evidemment dans le fait d’avoir pris en charge medicalement Mme Myrtil dans le service des urgences vers 19h et de ne pas s’etre preoccupe de l’evolution de son etat pendant plus de 5 heures ».

« Avant », poursuit-il, « de l’appeler vainement a la cantonade sous une identite erronee a deux reprises, sans chercher davantage a la localiser alors qu’elle se trouvait necessairement sur son brancard dans le recoin du circuit court ou il avait ete positionne, avec son bracelet au poignet, et de l’y avoir laissee pendant toute la nuit, sans que personne ne s’en preoccupe ».

Un premier rapport d’autopsie avait etabli que la patiente etait morte « d’une defaillance respiratoire aigue secondaire a un oedeme pulmonaire ».

Apres ce deces, Lariboisiere avait annonce des mesures de controle accrues des patients aux urgences. L’agence regionale de sante (ARS) avait aussi emis diverses recommandations, parmi lesquelles une augmentation des effectifs.

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