Sourcils froncés, bouche pincée, le visage du patient s’éclaire. A force de clics du pouce sur son smartphone, il a déniché la veste qu’il cherchait en seconde main. Dans l’appareil, avec son consentement, chacune de ses expressions est analysée par une intelligence artificielle (IA) pour en suivre le degré de fluctuation. Car dans les troubles de l’humeur tels que la dépression ou le trouble bipolaire, des signatures émotionnelles anormalement hautes ou basses peuvent traduire une rechute.
Les repérer et même, peut-être, les anticiper entre les rendez-vous médicaux, serait « très utile« , commente auprès de Sciences et Avenir le Pr Fabien Vinckier, psychiatre au GHU Paris, PU-PH à l’Université Paris Cité et chercheur à l’Institut du Cerveau. C’est ce repérage précoce d’une variance émotionnelle anormale grâce au suivi passif de leur IA qu’espèrent démontrer les fondateurs de la startup Emobot, issue de la recherche à CentraleSupélec.


