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Des medecins indiens en colere apres le meurtre et le viol d’une collegue

août 17, 2024

Masses devant leurs hopitaux, une nuee de medecins indiens en blouses blanches semblaient prets a prendre le travail samedi, mais se sont en realite rassembles pour reclamer justice apres le viol et le meurtre d’une leurs collegues dans l’est du pays.

« Nous voulons simplement etre en securite pendant que nous accomplissons notre mission », explique Sapna Rani, une femme de 27 ans exercant a New Dehli, capitale de l’Inde et qui a participe a une greve nationale de 24 heures organisee par les medecins.

« L’hopital est le dernier endroit ou nous devrions nous soucier de notre securite », note-t-elle.

Des medecins manifestent pour condamner le viol et le meurtre d'une collegue, a l'hopital de Bengaluru le 17 aout 2024. (AFP – Idrees Mohammed)
Des medecins manifestent pour condamner le viol et le meurtre d’une collegue, a l’hopital de Bengaluru le 17 aout 2024. (AFP – Idrees Mohammed)

Le meurtre d’une jeune medecin de 31 ans, dont le corps ensanglante a ete decouvert le 9 aout dans un hopital public de la ville de Kolkata, dans l’est de l’Inde, a ravive la colere sur le fleau indien des violences faites aux femmes.

– Vacations de 36 heures –

Dans l’hopital public de Ram Manohar Lohia, a New Dehli, grouillant habituellement de monde, Sapna Rani precise que le ratio entre medecins et patients est tellement catastrophique que les vacations de travail durent souvent 36 heures.

Un medecin travaillant aux urgences de l'hopital Guru Nanak Dev a Amritsar le 17 aout  2024. Narinder NANU (AFP)
Un medecin travaillant aux urgences de l’hopital Guru Nanak Dev a Amritsar le 17 aout 2024. Narinder NANU (AFP)

« Ensuite, il n’y a aucune endroit approprie pour se reposer », ajoute-t-elle en decrivant comment certains medecins se reposent « sur des chaises roulantes et des brancards ».

La femme medecin tuee a Kolkata a ete retrouvee dans la salle de seminaire de l’hopital, probablement pour s’y reposer durant une vacation de 36 heures.

Le personnel de securite des hopitaux constate regulierement des comportements violents chez des patients coleriques, obliges de patienter durant des heures dans des longues file et dans la chaleur.

« L’autre jour, un parent en colere d’un patient a gifle une gardienne », pointe Gopal Bisht, un responsable de securite a l’hopital Lady Hardinge, a New Dehli.

Des Indiens patientent dans un hopital public durant une greve nationale de medecins en colere apres le viol et le meutre d'une jeune collegue, a Chennai me 17 aout 2024. (AFP - R.Satish BABU)
Des Indiens patientent dans un hopital public durant une greve nationale de medecins en colere apres le viol et le meutre d’une jeune collegue, a Chennai me 17 aout 2024. (AFP – R.Satish BABU)

Samedi, le brouhaha habituel des patients etait remplace par des chants de protestation.

Des femmes medecins brandissaient des panneaux devant les hopitaux et entonnaient des slogans reclamant justice, rejointes par des confreres masculins.

– 90 viols par jour en 2022 –

La nature sordide de l’attaque a rappele au pays un horrible viol collectif et meurtre d’une jeune femme en 2012 sur un bus de New Delhi.

Les violences sexuelles sont recurrentes en Inde. En 2022, pres de 90 viols ont ete perpetres chaque jour en moyenne dans ce pays de 1,4 milliard d’habitants.

Des medecins manifestent contre le viol et le meurtre d'une jeune collegue,  a New Dehli le 16 aout  (AFP - Sajjad HUSSAIN)
Des medecins manifestent contre le viol et le meurtre d’une jeune collegue, a New Dehli le 16 aout (AFP – Sajjad HUSSAIN)

Des citoyens indiens ont egalement manifeste cette semaine dans plusieurs villes indiennes, dont Kolkata ou une veillee aux flambeaus s’est deroulee a minuit.

Les medecins indiens qui manifestent entendent mettre en lumiere des questions « systemiques » qui penalisent les services publics medicaux debordes et menacent « la securite » des travailleurs du monde medical.

Ceux embauches dans des hopitaux publiques notent que les violences a l’egard du personnel medical sont tellement banalisees que les gens n’y sont plus sensibles.

« Ce qui s’est passe a Kolkata n’etait pas un incident isole », estime Pankhuri Sharma, un femme medecin de 24 ans en formation. « La violence et la maltraitance sont des faits quotidiens », decrit-elle.

Akanksha Tyagi, gynecologue de 27 ans, deplore de son cote qu’il faille « prendre la vie d’un medecin » pour que les gens reagissent.

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