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Ebola : un simple contact avec la peau suffit à transmettre le virus

janvier 9, 2025

Une étude, réalisée par des chercheurs américains de l’Université de l’Iowa, du Texas Biomedical Research Institute et de l’Université de Boston (Etats-Unis) et publiée dans la revue Science Advances, dépeint le parcours du virus Ebola depuis l’intérieur du corps jusqu’à la surface de la peau. En effet, jusqu’ici, on pensait qu’Ebola, surtout présent dans les pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est, se transmettait par les fluides corporelles (salive, sperme, urine…) des malades ou des morts. Cependant, l’épidémie de 2013 à 2016 en Afrique de l’Ouest a révélé que le virus pouvait également se trouver sur la peau des personnes les plus infectées.

Ainsi, les scientifiques ont cherché à comprendre comment le virus pouvait passer de l’intérieur du corps des souffrants à la surface de leur épiderme (les couches superficielles de leur peau). En arrivant sur le corps des malades, l’infection peut alors se transmettre par simple contact cutané.

Ebola, un virus mortel

Ebola est un virus entraînant de fortes fièvres et des hémorragies. Cette maladie est souvent mortelle pour l’humain. D’après l’Institut Pasteur, son taux de létalité se situe entre 30 et 90% selon les épidémies.

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Il suffit de trois jours au virus pour traverser la peau

Pour comprendre la manière dont Ebola traverse les différentes couches de la peau, les scientifiques ont utilisé un échantillon de peau humaine prélevée sur des personnes saines. Les chercheurs ont ensuite introduit le virus en dessous de cet échantillon, via les couches dermiques, les plus profondes, afin de reproduire le parcours d’Ebola depuis l’intérieur du corps jusqu’à l’épiderme.

Grâce à cette méthode, ils ont pu identifier les macrophages et les cellules endothéliales, toutes deux utiles au système immunitaire, les fibroblastes, structurant les différentes couches de peau et les kératinocytes, cellules majoritaires de l’épiderme, comme des cellules ciblées par Ebola et par lesquelles le virus se déplacent jusqu’à la surface du corps des malades.

Ebola Virus Graph

Un échantillon de peau humaine infecté par le virus Ebola, en vert (vu par microscopie confocale). En rouge, les kératinocytes et en bleu, les noyaux des cellules du derme et de l’épiderme. Crédits : Université de l’Iowa

Cette étude permet également d’apprendre que la maladie se déplace de manière très rapide à travers les différentes couches de peau. Ainsi, en seulement trois jours, des traces d’Ebola étaient détectables sur l’épiderme des échantillons.

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Des cellules uniques à l’épiderme

Certaines de ces cellules identifiées, présentes dans d’autres organes du corps, étaient déjà connues en tant que vectrices du virus. Cependant, les kératinocytes, uniquement présentes dans les couches supérieures de la peau, sont ici identifiées pour la première fois comme pouvant l’absorber, expliquent les chercheurs dans un communiqué. Cette découverte permet une meilleure compréhension du cheminement d’Ebola à travers le corps et donc d’adapter les antiviraux mis au point pour combattre l’infection.

Enfin, cette utilisation d’échantillon de peau humaine se révèle être un moyen peu coûteux et très efficace pour la recherche, notamment afin de mettre au point de nouveaux traitements contre le virus Ebola.

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