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Baptiste Beaulieu, doctor and writer fighting for minorities

December 1, 2024

A la fois medecin a la ville et ecrivain a succes, Baptiste Beaulieu s’est fait connaitre pour son engagement en faveur des minorites, avec l’envie de « changer le monde » en particulier apres l’agression homophobe dont il a ete victime recemment dans son cabinet.

Quelques semaines apres la sortie de son dernier ouvrage « Tous les silences ne font pas le meme bruit » (ed. L’Iconoclaste), le medecin toulousain, devenu pere en 2023, « ressent une forme d’urgence a changer le monde rapidement ».

« J’ecris des livres qui se vendent plus que tres bien, et du coup, j’ai du pouvoir et je veux utiliser ce pouvoir pour essayer de faire changer les choses. Sinon, ce n’est pas du succes, c’est juste des eclaboussures », dit-il a l’AFP.

« Etre homosexuel a fait de toi un etre humain meilleur », assene-t-il dans son dernier essai ecrit a la deuxieme personne du singulier, ou le tutoiement s’adresse autant a lui-meme qu’au lecteur renvoye a ses certitudes.

– « Stereotypes et prejuges » –

Le medecin de 39 ans y deroule son parcours personnel pour « voir, a chaque etape de la vie d’une personne appartenant a une minorite sexuelle, ou peuvent venir se nicher les stereotypes, les prejuges ».

Parmi les themes abordes, des moments terribles, comme ce recit de violences sexuelles vecues dans l’enfance.

« Beaucoup de mes livres parlent d’agressions sexuelles, de violences sexuelles, entre temps je suis devenu pere, j’avais besoin de laisser ca derriere moi », confie celui qui pratique au cabinet le matin et ecrit l’apres-midi.

Le recent proces Mazan, ou 51 hommes comparaissaient pour des viols sur Gisele Pelicot, droguee par son mari, l’a pourtant atteint, « comme toutes les victimes de violences sexuelles ».

« J’entends tout le monde dire que le proces va tout changer, mais ca ne va rien changer du tout. Les gens vont continuer a etre comme ils sont, les hommes a violer, a ne pas se remettre en question, a se dire que le violeur c’est l’autre », affirme le medecin, qui se dit « pessimiste » sur la question.

Lui qui a publie plusieurs livres pour les enfants et tenait jusqu’en juin une chronique sur France Inter a longtemps ete present et engage, au niveau local, dans le milieu LGBT+ toulousain, mais assure qu’il n’etait pas militant quand il a commence a exercer la medecine.

« Je mets au defi n’importe quel homme d’exercer ce metier, de voir 25 patients par jour, dont un certain nombre de patientes, et de ne pas finir par se sentir ebranle par la somme des privileges qui sont les notres, parce qu’on est nes avec un penis et des testicules dans cette societe », souligne-t-il.

Agression homophobe

Une prise de conscience qui l’a amene a une politisation de plus en plus affirmee, comme lorsqu’il quitte son ancien editeur Fayard suite au rachat par le milliardaire Vincent Bollore ou qu’il envoie des piques a l’encontre de Gerald Darmanin dans ses publications sur les reseaux sociaux.

C’est d’ailleurs sur son compte Instagram, ou il compte plus de 420.000 abonnes, qu’il a evoque debut novembre une agression dont il a ete victime dans son cabinet.

Un de ses patients, suivi de longue date, a voulu passer avant les autres, et face au refus de Baptiste Beaulieu, l’a insulte et menace de s’en prendre physiquement a lui, poussant le docteur a porter plainte.

« Me faire traiter de pede devant des patients que j’accompagne au jour le jour, ce n’est pas possible », deplore le medecin traitant, installe depuis huit ans. « Si je ne portais pas plainte ce jour-la, ca irait a l’encontre de tout ce que j’essaye de faire a travers mon dernier livre », ou ses experiences de praticien reviennent regulierement.

Des anecdotes qui le poussent a se remettre en question en tant que medecin, dix ans apres la fin de ses etudes, quand la routine pourrait le guetter.

« Notre metier, c’est d’accueillir des visages avec des histoires, et le soir, on a honte que tous ces visages se confondent, dit-il. J’ai l’impression qu’il y a un risque, et j’essaie de lutter contre ce risque-la tous les jours, qui est celui de l’anesthesie a l’autre ».

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