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Breast cancer: towards shorter radiotherapy treatments

September 16, 2024

Des traitements de radiotherapie raccourcis a trois semaines au lieu de cinq pour toutes les patientes souffrant d’un cancer du sein: une etude presentee dimanche lors d’un congres d’oncologie ouvre la voie a une « desescalade du fardeau therapeutique ».

Selon les organisateurs de l’Esmo, congres annuel de la Societe europeenne d’oncologie medicale, un rendez-vous mondial de la recherche qui se tient cette annee a Barcelone (Espagne) jusqu’a mardi, ses resultats pourraient bientot conduire a changer la prise en charge du cancer du sein.

Cette etude de phase 3 a evalue pendant cinq ans 1.265 patientes et compare les effets d’une radiotherapie standard de cinq semaines avec un nouveau schema, dit « hypofractionne », c’est-a-dire raccourci a trois semaines.

Toutes ces femmes etaient touchees par un cancer du sein avec atteinte ganglionnaire, ce qui signifie que la tumeur n’etait plus localisee mais s’etait propagee aux ganglions lymphatiques.

Une partie des patientes de l’etude ont recu des doses un peu plus fortes a chaque seance, mais ont eu moins de rendez-vous au total.

« A partir des etudes precedentes, on savait que l’efficacite d’une radiotherapie plus courte etait la meme dans le cas d’une tumeur localisee, mais pour les femmes avec une atteinte ganglionnaire, il n’y avait rien jusqu’a ce jour demontrant qu’on pouvait raccourcir le nombre de seances », a explique a l’AFP Sofia Rivera, oncologue-radiotherapeute, cheffe de service a l’institut francais Gustave-Roussy, qui a presente l’etude.

Pour parvenir a reduire les seances a trois semaines, la dose d’irradiation a ete un peu augmentee a chaque fois.

« Quand on traite le sein mais aussi les ganglions, on s’attaque a des volumes beaucoup plus grands, qui incluent des tissus sains comme le poumon, le coeur, ou l’oesophage », precise Sofia Rivera. Donc avec une dose plus forte, on pouvait craindre davantage d’effets secondaires lies au traitement.

– « Gain en qualite de vie » –

Les resultats de l’etude ont balaye cette crainte: en outre, « on a un taux de survie global, de survie sans recidive et sans metastase qui est meme meilleur » avec cette therapie « hypofractionnee », se felicite l’oncologue.

Une etude presentee lors d'un congres d'oncologie ouvre la voie a une
Une etude presentee lors d’un congres d’oncologie ouvre la voie a une « desescalade du fardeau therapeutique » dans les traitements de radiotherapie du cancer du sein (AFP/Archives – ANNE-CHRISTINE POUJOULAT)

Au vu de ces donnees, il est fort probable qu’une radiotherapie ecourtee soit bientot proposee aussi aux femmes atteintes d’un cancer du sein ganglionnaire, ce qui represente 30% des cancers du sein.

« Ca voudra dire des traitements moins lourds ; on s’oriente clairement vers une desescalade du fardeau therapeutique », s’enthousiasme Sofia Rivera.

Baisser le nombre de seances limitera en effet le nombre d’allers-retours des malades vers leur centre de traitement. « C’est un gain en qualite de vie », se rejouit l’oncologue. A la cle egalement: une baisse des listes d’attente, puisque des places seront liberees sur la machines de radiotherapie, et un gain en ressources humaines.

Charlotte Coles, oncologue et professeure a l’Universite de Cambridge, a salue dimanche une etude « vraiment importante », qui devrait conduire a soulager « le fardeau pour les malades » et « reduire les couts des systemes de soin ».

Cette etude s’inscrit dans un corpus de recherches allant globalement dans le meme sens.

Une meta-analyse publiee la semaine derniere dans le British medical journal (BMJ), qui a regroupe des essais impliquant plus de 20.000 patientes, a ainsi conclu que l’administration de doses plus elevees par fraction de radiotherapie sur une periode plus courte reduisait considerablement le risque d’effets secondaires et ameliorait la qualite de vie.

Pour le seul cancer du sein, des etudes ont d’abord montre que trois semaines de radiotherapie (15 seances) donnaient d’aussi bons resultats que cinq semaines (25 seances). Puis d’autres etudes ont montre que cinq seances faisaient aussi bien que 25 ou 15.

L’etape suivante sera de tester cinq seances sur une semaine pour les cancers du sein avec ganglion. Des etudes sont en cours mais il faudra au moins cinq ans avant les premiers resultats.

En France, un frein pourrait neanmoins retarder la mise en pratique de ce nouveau standard: la radiotherapie reste en effet pour le moment remuneree a l’acte et non au forfait. Il est donc aujourd’hui plus rentable pour les etablissements de proposer un nombre important de seances.

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