« J’ai tout vu »: A 74 ans, Harry Stackhouse a pu observer les medecins lui greffer un nouveau rein. Une experience sans douleur qui lui a permis de discuter avec les chirurgiens, voir son nouvel organe et observer l’equipe medicale le recoudre.
M. Stackhouse a ete opere le 15 juillet dans la region de Chicago, dans l’etablissement americain Northwestern Medecine, qui cherche a generaliser ces greffes pratiquees sans anesthesie generale.
Realisee en un peu plus d’une heure, l’operation etait la deuxieme de ce type pour Satish Nadig, directeur du Comprehensive Transplant Center base a Chicago. Depuis, il en a realise une troisieme.
« Nous nous trouvons aujourd’hui a un point d’inflexion pour la greffe », affirme M. Nadig a l’AFP.
Si la litterature medicale fait etat depuis plusieurs decennies et dans differents pays de quelques greffes de reins pratiquees sur des patients eveilles en utilisant la meme technique qu’une cesarienne, cette pratique n’a jamais ete pleinement adoptee.
« Il est temps de remettre en question les paradigmes auxquels nous nous sommes historiquement attaches », plaide M. Nadig, alors que cette annee marque le 70e anniversaire de la premiere greffe reussie d’un rein humain provenant d’un donneur vivant.
L’anesthesie generale requiert generalement une intubation, ce qui peut endommager les cordes vocales, bouleverser le transit intestinal et creer un « brouillard cerebral » persistant, surtout chez les patients les plus ages. Elle peut aussi presenter pour certaines personnes des risques de complications cardiaques ou pulmonaires plus graves mais rares.
– « C’etait incroyable » –
Pere de six enfants, M. Stackhouse a d’abord ressenti des symptomes comparables a ceux d’une grippe fin 2019. Ils se sont empires au point qu’il ne pouvait presque plus marcher.
Quelques mois plus tard, ce peintre et decorateur se retrouve aux urgences ou il apprend qu’en plus d’avoir contracte le Covid-19, un de ses reins est defaillant et l’autre ne fonctionne qu’a 2%.
Il est contraint a des seances de dialyses trois fois par semaine, mais son etat empire et sa fille Trewaunda le pousse a envisager une greffe et se propose de tester sa compatibilite pour voir si elle peut devenir sa donneuse.
Reticent au depart, M. Stackhouse finit par accepter.
Sa rencontre avec le professeur Nadig et la decouverte du programme d’operation sans anesthesie generale, the « AWAKE Kidney Program », le decide.
« Croyez-le ou non, je n’ai rien senti — c’etait incroyable », confie M. Stackhouse a l’AFP. Il discute avec l’equipe medicale pendant l’operation et lorsqu’on lui propose de voir le rein qui va lui etre greffe, il accepte sans hesiter. « Je ne pensais pas qu’un rein etait aussi gros! »
Given his age, Mr Stackhouse was able to go home 36 hours after the operation. Professor Nadig's first patient, operated on in May, was discharged after 24 hours, well below the average of five to seven days for an operation under general anaesthetic.
– « Un cadeau » –
Satish Nadig attribue ce succes aux progres scientifiques comme la possibilite de cibler l’anesthesie dans l’abdomen ou la colonne vertebrale.
Le fait d’eviter les opioides et d’encourager les patients a manger rapidement apres l’operation avait deja permis de reduire la moyenne des sejours des patients.
Apres l’operation, M. Stackhouse s’est tres bien retabli: il marche, tond la pelouse et prepare son bateau pour une future partie de peche.
Il s’est meme plus rapidement remis que sa fille de 45 ans, Trewaunda, qui elle a subi une anesthesie generale.
« C’est juste un cadeau que tu peux faire a quelqu’un (…) tu lui rends sa qualite de vie », explique l’institutrice a l’AFP.
Christopher Sonnenday, le directeur du Transplant Center de l’universite de medecine du Michigan loue « l’innovation importante » realisee par l’equipe de la Northwestern Medecine.
« La reduction du recours aux anesthesies generales s’est averee efficace pour accelerer le retablissement (des patients) dans toutes les disciplines de la chirurgie », ajoute-t-il.
But practice will determine how widespread the procedure can be in kidney transplant surgery, he said, and how it can be offered to patients who are obese or have heart disease, who are at greater risk of complications from general anesthesia.