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It is possible to improve hearing by increasing synapses in the inner ear

August 2, 2024

La perte d’audition est un probleme croissant, qui touchera une personne sur quatre en 2050, selon l’OMS. Une veritable epidemie qui pourrait avoir des consequences nefastes sur notre quotidien et notre sante, pouvant meme augmenter le risque de developper une demence, voire diminuer notre esperance de vie.

Pour y faire face, la recherche tente plusieurs approches, y compris la regeneration des cellules auditives que l’on perd a cause des maladies, traumatismes ou bruits trop puissants. Cependant, la perte de ces cellules n’est pas la seule cause d’une baisse de l’audition. Elle commencerait bien avant, lorsque ces cellules perdent leurs synapses, c’est-a-dire les connexions entre ces cellules et les neurones auditifs qui envoient leur information vers le cerveau.

Une nouvelle etude de l’Universite du Michigan (Etats-Unis) vient de montrer qu’il est possible de regenerer ces synapses, ce qui pourrait constituer un traitement efficace pour reparer la perte d’audition des ses debuts. Ces resultats ont ete publies le 27 juin 2024 dans le journal Plos Biology.

Une proteine qui augmente le nombre de synapses des cellules de l’oreille interne

Dans notre oreille interne, le son est transforme en message neuronal par des cellules ciliees. Ces cellules captent les vibrations que le son genere dans une colonne de liquide contenue dans la cochlee, une structure en forme d’escargot. Pour ensuite transferer cette information a des neurones qui se connectent au nerf auditif.

Ce transfert d’information se fait par des synapses, des zones de contact ou les cellules ciliees stimulent les neurones adjacents. Normalement, chaque cellule ciliee se connecte avec plusieurs neurones en meme temps, mais ces connexions sont vulnerables au bruit et au vieillissement, ce qui entraine la cassure de ces ponts entre les cellules ciliees et les neurones, diminuant la qualite de l’information transferee.

Pour mieux comprendre les consequences de ces pertes synaptiques, les chercheurs ont utilise des souris modifiees genetiquement, chez qui ils ont joue sur l’expression d’une proteine necessaire pour ces synapses, neurotrophin 3 (Ntf3). Alors que chez les souris non modifiees, chaque cellule ciliee avait jusqu’a 20 synapses avec des neurones auditifs, ce nombre diminuait ou augmentait d’environ 30% en fonction de l’expression de Ntf3 chez les souris modifiees. Ce qui entrainait des changements dans l’amplitude du signal envoye par les cellules ciliees, montrant que le nombre de synapses est en effet important pour la qualite de l’information transferee vers le nerf auditif.

Cette augmentation des synapses ameliore l’audition

Ces changements de la qualite du signal avaient des consequences sur le comportement des souris, qui reagissaient differemment a certains sons. Les animaux sursautaient de la meme facon en entendant un bruit fort et soudain, montrant que leur capacite auditive n’etait pas totalement affectee. Et leur capacite a entendre des bruits plus faibles etait aussi inchangee : lorsque le bruit fort etait precede par un son plus faible, les souris sursautaient moins en entendant le bruit fort, qui etait moins surprenant que lorsqu’il survenait dans le silence.

En revanche, leur capacite a entendre des variations plus faibles du son etait differente. Avant d’entendre le bruit fort qui normalement les fait sursauter, les souris y etaient preparees en ecoutant un bruit de fond leger, coupe par un court silence. Ce court silence au milieu d’un son de faible intensite diminuait la surprise des souris lorsqu’elles entendaient le bruit fort, mais cette reaction dependait de leur expression de Ntf3 et donc du nombre de synapses qu’elles avaient encore dans leur oreille interne.

Cette capacite a deceler des changements tres faibles dans un son est essentielle chez les humains pour reconnaitre la parole. Donc une baisse du nombre de synapses des cellules ciliees vers les neurones pourrait expliquer les debuts des pertes auditives, lorsqu’on a de plus en plus de mal a suivre une conversation, par exemple dans un environnement bruyant.

Un resultat supplementaire de cette etude est que les souris qui surexprimaient Ntf3, et qui avaient donc plus de synapses que les souris normales, avaient aussi une meilleure capacite a entendre ces petits changements sonores. C’est-a-dire qu’elles avaient une super-audition, alors que le nombre de cellules ciliees et de neurones n’avait pas augmente, seulement les connexions entre eux, ce qui ameliorerait la qualite du message.

Vers un potentiel traitement des pertes d’audition legeres

Cette proteine pourrait donc constituer un traitement efficace pour pallier les pertes synaptiques causees par l’age ou le bruit. C’est d’ailleurs ce que ces memes chercheurs ont reussi a faire precedemment chez des souris agees ou exposees a des bruits forts en les traitant avec du Ntf3, reussissant a augmenter le nombre de synapses qui connectent leur oreille interne a leur nerf auditif.

Avec cette nouvelle etude, ils montrent que cette augmentation du nombre de synapses a bien un effet sur l’audition, et notamment sur la capacite a detecter des variations subtiles du son. « Cela suggere que cette molecule a le potentiel d’ameliorer l’audition chez des humains dans des conditions similaires (avec un debut de perte d’audition a cause de l’age ou du bruit, ndlr), s’enthousiasme le directeur de l’etude, Gabriel Corfas, dans un communicates. Ces nouveaux resultats montrent que regenerer ces synapses ou augmenter leur nombre pourrait ameliorer la facon dont ces personnes traitent l’information auditive.“ 

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