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Walking still booming, hiking attracts more and more women

November 2, 2024

Longe-cote les pieds dans l’eau, marche nordique avec batons, balade classique en foret ou rando sac a dos: depuis plusieurs annees, la marche et la randonnee tirent l’activite physique des Francais, avec davantage de femmes qui randonnent en itinerance.

Quoi de plus simple que de marcher? Etude apres etude et encore plus apres les confinements de la crise du Covid-19, marche et randonnee seduisent. D’apres l’enquete nationale 2020 sur les pratiques physiques et sportives pilotee par l’Institut national de la jeunesse et de l’education populaire (INJEP), environ 25 millions de Francais s’y adonnent de maniere reguliere.

« Cela ne demande pas d’investissements importants quand on commence, on randonne autour de chez soi, il n’y a pas de contre-indications », explique a l’AFP Brigitte Soulary, presidente de la Federation francaise de randonnee pedestre qui compte quelque 250.000 adherents.

De nouvelles pratiques sont apparues, comme le « longe cote », marche aquatique ou l’eau monte jusqu’a la taille voire la poitrine et qui a meme un championnat de France, le « rando caching », melange de randonnee et de chasse au tresor, ou encore « la marche afghane », ou la respiration est coordonnee avec le rythme des pas.

– Compter ses pas –

Mais la pratique est bien plus massive, car beaucoup marchent ou randonnent sans etre inscrit a un quelconque club.

A Marseille, Lyon ou encore en region Ile-de-France se developpe « la rando en ligne »: on debarque dans une gare et on repart d’une autre, que l’on gagne a pied.

Les bienfaits de la marche pour la sante n’y sont pas pour rien non plus dans ce succes, a l’heure des applis qui comptent les pas.

Et, nouveaute, un peu plus de femmes se lancent dans les randonnees itinerantes, plus frequentees par les hommes habituellement.

Chloe Chaudemanche fait actuellement sa these d’anthropologie sur les effets du genre sur la pratique de la randonnee itinerante, en solo ou en groupe. « D’apres mes observations », dit-elle a l’AFP, « j’ai l’impression qu’il y en a de plus en plus et notamment de jeunes femmes, surtout solo ou en duo. Il y a aussi quelques groupes de femmes. »

« Physiquement une femme peut marcher comme un homme, donc ce sont vraiment des faits sociaux, des socialisations genrees qui font que les femmes vont remettre en cause leur capacite » a randonner, explique-t-elle. La chercheuse, elle aussi randonneuse, pointe aussi « l’absence de role modele, de figure d’inspiration, de femmes en randonnee ».

Elle note qu’il a fallu du temps avant que le materiel ne soit adapte aux corps des femmes comme les sacs a dos par exemple. Dans le cadre de sa these a l’Universite Lyon 1, elle s’interesse aussi a la gestion des regles pendant la randonnee.

Elle a egalement note que certaines marques de sport avaient investi le terrain, en lancant aussi des groupes de randonnee exclusivement feminins. La marque leur permet de tester des chaussures et veut gagner des clientes.

– « Tu n’as pas peur ? « –

Accompagnatrice en montagne au Pays basque, Caroline Aphessetche a cree Lilika en 2020 dans le but que « toute femme se sente legitime a faire de la rando, quel que soit son niveau », explique-t-elle a l’AFP.

« Beaucoup ne savent pas s’orienter et veulent faire d’autres itineraires que ceux qu’elles pratiquent autour de chez elles », detaille-t-elle. Elle ne ferme pas la porte aux hommes. « Un homme m’a dit: +Je suis content quand je viens avec toi car j’ai le droit d’etre nul ici+ », confie-t-elle, considerant par ailleurs que les femmes « sont hyper bonnes en montagne ».

Enseignant-chercheur a l’Universite Lyon 1, Eric Boutroy travaille actuellement sur « la marche ultra-legere » qui consiste a minimiser son chargement.

Pour la pratique en solo des femmes, en particulier quand elles bivouaquent, il releve l’existence de « barrieres d’appropriation de ces modalites d’activite ». « +Tu randonnes seule, mais tu n’as pas peur+? « , la question est souvent la meme. « En sociologie, cela s’appelle un rappel a l’ordre », decrypte-t-il. Des qu’on « technicise » – ce qui comprend les competences d’orientation ou de cartographie – ou qu’on allonge le nombre de nuits passees dehors, il y a ces barrieres pour les femmes.

Neanmoins, il remarque qu' »il y a plus de femmes aujourd’hui qui font des choses plus compliquees et plus engagees qu’auparavant ».

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