Son's fight for 'vital' legalisation of assisted dying in UK

Son's fight for 'vital' legalisation of assisted dying in UK

November 27, 2024

Ian Douglas, ingenieur et economiste londonien atteint de sclerose en plaque, s’est donne la mort en fevrier 2019 dans le secret, a un stade tres avance de sa maladie. Depuis, son fils Anil milite pour legaliser l’aide a mourir au Royaume-Uni.

Un projet de loi sur ce sujet sensible qui divise l’opinion britannique doit etre examine vendredi par les deputes de la chambre des Communes, a l’initiative d’une deputee de la majorite travailliste.

« Si la loi avait ete en vigueur quand mon pere est decede, il aurait pu avoir une mort beaucoup plus sure, plus douce » et que « nous aurions pu traverser emotionnellement et psychologiquement ensemble », affirme Anil, que l’AFP a rencontre a son domicile de Walthamstow, au nord-est de Londres.

Dans la grande bibliotheque en bois sombre de son salon, une photo montre sa mere – decedee d’un cancer en 2008 – et son pere, a une epoque ou la maladie ne l’avait pas encore trop diminue.

« Au moment de sa mort, il etait vraiment handicape, il avait perdu sa dignite corporelle, ses fonctions basiques de mobilite (…) il souffrait de douleurs neurologiques tres intenses et de nombreux effets secondaires de la maladie », se souvient Anil, 35 ans. « Il pouvait a peine lever la main pour se nourrir », ajoute-t-il.

Lorsqu’il se donne la mort, la veille de feter ses soixante ans, c’est un choc pour toute la famille.

– Statu quo « dangereux » –

L’assistance au suicide etant illegale et punissable de 14 ans de prison, Ian s’est suicide sans en parler a personne dans son entourage, en achetant des cachets sur le dark web.

« Il etait tres determine et obstine sur le fait de ne pas vouloir perdre son independance et ses capacites physiques au dela d’un certain point. Donc a posteriori, je suppose que ce n’est pas etonnant (…) qu’il ait decide de controler la fin de sa vie », explique aujourd’hui Anil.

Anil Douglas, militant pour l'aide a mourir, dont le pere a mis fin a ses jours en 2019 alors qu'il souffrait d'une sclerose en plaque, lors d'une interview avec l'AFP, le 15 novembre 2024 a Londres (AFP - HENRY NICHOLLS)
Anil Douglas, militant pour l’aide a mourir, dont le pere a mis fin a ses jours en 2019 alors qu’il souffrait d’une sclerose en plaque, lors d’une interview avec l’AFP, le 15 novembre 2024 a Londres (AFP – HENRY NICHOLLS)

Les opposants a une legalisation du suicide assiste craignent qu’elle ne soit une menace pour les personnes vulnerables, qui seraient incitees a mettre fin prematurement a leur jour.

Mais pour Anil, « la loi actuelle est dangereuse. La loi actuelle ne protege pas » les personnes mourantes contre d’eventuelles pressions.

Elle les oblige « a prendre des decisions radicales, de maniere completement isolees, sans protection. C’est exactement ce qu’a fait mon pere », insiste-t-il, jugeant « vital » un changement de la loi.

Apres son deces, ses proches ont ainsi decouvert que Ian avait fait deux tentatives avant de parvenir a se donner la mort.

– Reprendre son « autonomie » –

« Ce qu’il a fait etait un acte de reprise d’autonomie evidemment, mais c’etait aussi extremement dangereux et risque », du fait de la legislation, estime Anil.

Dans les heures suivant son deces, la police est arrivee chez le pere d’Anil, comme c’est la regle dans une telle situation, confisquant notamment son telephone, son ordinateur, ainsi que les telephones d’Anil et de sa soeur.

Anil Douglas, militant pour l'aide a mourir, dont le pere a mis fin a ses jours en 2019 alors qu'il souffrait d'une sclerose en plaque, lors d'une interview avec l'AFP, le 15 novembre 2024 a Londres (AFP - HENRY NICHOLLS)
Anil Douglas, militant pour l’aide a mourir, dont le pere a mis fin a ses jours en 2019 alors qu’il souffrait d’une sclerose en plaque, lors d’une interview avec l’AFP, le 15 novembre 2024 a Londres (AFP – HENRY NICHOLLS)

« Cette experience a ete tellement traumatisante » raconte Anil, qui se souvient avoir eu l’impression d’etre considere « avec suspicion » par les policiers.

Depuis le deces de son pere, Anil s’est investi aupres de l’association Dignity in Dying (Dignite face a la mort) qui milite au Royaume-Uni pour la legalisation du suicide assiste.

Elle defend le projet de loi depose par une deputee travailliste, qui l’autorise en Angleterre et au Pays de Galles pour les adultes atteints d’une maladie incurable avec une esperance de vie de moins de six mois, et capables de prendre eux-memes les medicaments provoquant le deces. Le texte prevoit la validation de la decision par deux medecins et un juge.

Un cadre strict, beaucoup plus que ce qui est en vigueur par exemple aux Pays-Bas, en Belgique ou au Canada, et qui contient « les mesures appropriees de protection contre la coercition », defend Anil, qui a participe a plusieurs rassemblements organises par Dignity in Dying ces derniers mois.

Il se dit « optimiste », soulignant que plusieurs sondages recents montrent un soutien d’une majorite des Britanniques au suicide assiste.

Vendredi, Anil sera une nouvelle fois devant le Parlement au moment ou les deputes debattront du texte, esperant qu’ils se montrent « courageux ».

en_USEnglish