Digestive cancers are exploding among young people, the Gustave Roussy Institute launches a study

Digestive cancers are exploding among young people, the Gustave Roussy Institute launches a study

February 4, 2025

Côlon, pancréas, anus mais aussi reins ou estomac : les cas de cancers digestifs chez les adultes âgés de moins de 50 ans se multiplient. Les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) font état de plus de 15.000 patients dans cette tranche d’âge en France, en 2022. En 2023, une étude internationale publiée dans le British Medical Journal a révélé qu’à l’échelle mondiale, l’incidence des cancers chez les moins de 50 ans avait augmenté de 79,1 % entre 1990 et 2019.

Ce constat alerte les médecins, dont Alice Boilève et Cristina Smolenschi, oncologues médicales à l’Institut Gustave Roussy, qui dévoilent le lancement du programme YODA (Young Onset Digestive Adenocarcinoma), à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer le 4 février 2025.

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« On veut pouvoir leur apporter une réponse »

« Le programme YODA s’adresse aux personnes qui sont diagnostiquées d’un cancer colorectal à moins de 50 ans », explique Alice Boilève. Et ils sont de plus en plus nombreux à se présenter en consultation. Hommes et femmes, « qui ne boivent pas, ne fument pas, ont une alimentation et un mode de vie sains, raconte la médecin, on veut pouvoir leur apporter une réponse ». Ce programme scientifique vise à explorer les facteurs liés à l’apparition de cancers digestifs d’apparition précoce chez les moins de 50 ans.

La part de cette augmentation chez les moins de 50 ans semble dérisoire. Mais contrairement à l’évolution des cancers digestifs chez les plus de 50 ans qui tend à se stabiliser, voire diminuer, le taux de cancers digestifs chez les jeunes adultes ne ralentit pas. « Ce sont des cancers graves, à mauvais pronostic, ajoute Alice Boilève. On compte moins de 10% de patients atteints du cancer du pancréas vivants cinq ans après diagnostic. »

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Vers des dépistages précoces

Après la finalisation des protocoles, les médecins pourront s’atteler à la phase de recrutements des 300 patientes et patients de moins de 50 ans, diagnostiqués d’un cancer digestif. « On va faire un grand nombre de prélèvements pour cumuler des données que l’on pourra comparer avec des personnes saines », explique Alice Boilève. Des prélèvements pour étudier la composition des microbiotes, l’évolution des cellules cancéreuses mais aussi la teneur en microplastiques des graisses viscérales. « On est parmi les pionnières sur le sujet des microplastiques. On ne sait pas si c’est un facteur, mais on veut tester de nouvelles hypothèses », résume la médecin.

Les médecins espèrent avoir leurs premiers résultats d’analyses d’ici trois ans. L’un des objectifs de ce programme est d’identifier les populations les plus à risques, afin de leur proposer un dépistage précoce spécialisé. « Chez un patient de 35 ans, il est rare de soupçonner un cancer en première intention en cas de douleurs abdominales », précise Alice Boilève. Ces dépistages précoces pourraient permettre de diagnostiquer ces cancers précoces avant la phase métastatique, et ainsi augmenter les chances de guérison des patients.

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