Emergency doctors face the “inexorable deterioration” of their services

Emergency doctors face the “inexorable deterioration” of their services

September 19, 2024

Les services d’urgences connaissent une « degradation inexorable » de leur fonctionnement, selon le principal syndicat de medecins urgentistes qui propose notamment de revoir l’organisation territoriale de ces services.

« Pour la troisieme annee consecutive, de nombreux services » ont subi cet ete « des difficultes majeures de fonctionnement, en lien avec le manque d’effectif soignant », a indique Samu Urgences de France dans sa troisieme enquete annuelle sur le fonctionnement estival des urgences.

« Le fonctionnement en mode degrade est devenu habituel », avec « moins de medecins presents pour accueillir un nombre de patients toujours plus important, moins de medecins dans les Smur (ambulances avec medecin pour les urgences vitales), moins de lits pour hospitaliser les patients a partir des services d’urgence », deplore le syndicat.

Le diagnostic est en contradiction avec celui fait pendant l’ete par le ministre de la Sante demissionnaire Frederic Valletoux, selon qui les choses allaient cet ete « un peu mieux que l’an dernier », avec des tensions qui n’etaient « pas aussi fortes ».

Il est plus proche en revanche de celui fait par la Federation hospitaliere de France (FHF) qui regroupe les hopitaux publics. Pour celui-ci, le fonctionnement estival des urgences s’etait degrade pour 39% des etablissements, 15% decelant au contraire une amelioration.

Selon les chiffres de Samu Urgences de France, 61% des services d’urgences repondants ont du fermer au moins une ligne medicale (equipe de soins) pendant l’ete, contre 57% l’an dernier.

Cote Smur (structures mobiles d’urgence et de reanimation), Samu Urgences de France a comptabilise 174 fermetures de lignes, contre 166 l’an dernier.

Dans une dizaine de cas, « le secteur couvert a ete laisse sans aucune reponse Smur pour repondre a l’urgence vitale », a precise Samu Urgences de France.

Pour le syndicat, le systeme hospitalier doit prendre conscience du probleme en affichant chaque jour un « indicateur lit brancard » de chaque service d’urgences, c’est-a-dire le nombre de patients attendant un lit d’hospitalisation, au prix d’un risque accru pour leur sante.

– Antennes de medecine d’urgence –

Et face a la rarete des medecins urgentistes, il est necessaire egalement de « reviser le maillage territorial » des urgences, estime le syndicat, pour qui « il n’est plus viable de maintenir tous les services d’urgences » actuels.

Certains services existant aujourd’hui pourraient evoluer en « antenne de medecine d’urgence » (12 heures par jour d’ouverture seulement), et d’autres pourraient etre « regroupes », « pour consolider les equipes sur des sites facilement accessibles a la population », indique-t-il.

En revanche, il faut maintenir un maillage d’equipe Smur suffisant pour que sur tout le territoire, les urgences vitales puissent etre traitees a temps, estime-t-il.

Ce ete, la presse regionale a regulierement rapporte des cas d’engorgements de service d’urgence, d’attente excessive, et de fermeture de services.

La situation est particulierement tendue par exemple en Mayenne, ou les urgences du centre hospitalier de Laval – le chef-lieu de ce departement rural de 305.000 habitant – n’arrivent pas a recruter suffisamment d’urgentistes pour parvenir a fonctionner normalement 24H sur 24, 7 jours sur 7.

La direction de l’hopital a propose que la regulation medicale du Samu de la Mayenne pendant la nuit soit parfois assuree par departement voisin du Maine-et-Loire, pour liberer du temps des urgentistes locaux.

La mesure a suscite une levee de bouclier sur place. Samu Urgences de France est charge d’une mediation pour tenter de trouver une solution, a-t-il indique.

Le probleme de l’engorgement estival n’est toutefois pas lie qu’au manque de medecins urgentistes, souligne le syndicat.

Selon son etude, les services d’urgences ont aussi de plus en plus de mal a trouver des lits en aval pour hospitaliser leurs patients.

Selon ses chiffres, 23% des etablissement etudies ont ferme plus de lits de reanimation que d’habitude cet ete, et 65% des etablissements ont ferme plus de lits en medecine ou chirurgie que les etes precedents.

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