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Death of James Harrison, 'the man with the golden arm' who saved 2.4 million babies

March 4, 2025

Il était pour l’Australie « l’homme au bras d’or » : James Harrison, l’un des donneurs de sang les plus prolifiques au monde, est décédé à l’âge de 88 ans dans son sommeil le 17 février 2025, a annoncé sa famille auprès de la BBC. En 2018, l’Australian Red Cross Blood Service lui rendait officiellement hommage pour son nombre hallucinant de dons : 1.173 ! Un record mondial qu’il a détenu jusqu’en 2022, lorsqu’il a été dépassé par un homme aux États-Unis, selon la BBC.

Des anticorps rares qui ont permis de sauver 2,4 millions de bébés

L’histoire de cet Australien est touchante. A l’âge de 14 ans, James Harrison a subi une importante chirurgie thoracique le rendant dépendant de transfusions sanguines pour survivre. C’est à ce moment qu’il promet de faire à son tour don de son sang une fois majeur. Une promesse qu’il a tenue quatre ans plus tard, lorsqu’il devient un donneur régulier. Très régulier même, puisqu’à raison de 1.173 dons en 60 ans, il a donné en moyenne tous les 19 jours !

C’est encore une décennie après qu’il apprend que son sang, et en particulier son plasma, contient un anticorps rare et important nécessaire aux injections anti-D, administrées aux mères dont le sang risque d’attaquer leurs bébés à naître. James Harrison passe alors au don de plasma, qui permet de sauver 2,4 millions de bébés australiens, dont son propre petit-fils, puisque sa fille a aussi bénéficié des injections anti-D.

Surnommé « l’homme au bras d’or » car il a toujours donné par son bras droit qu’il dit moins sensible, James Harrison avait reçu la médaille de l’Ordre de l’Australie pour son soutien incroyable et continu au service du sang et au programme anti-D en 1999.

James Harrison à l'âge de 74 ans.

James Harrison en 2014, à l’âge de 74 ans. Crédits : CB2/ZOB/WENN.COM/SIPA

17% des femmes enceintes ont besoin d’un vaccin anti-D pour protéger leur bébé

Lorsque les globules rouges d’une personne ont à leur surface le marqueur Rhésus D, on la dit Rhésus D positive (Rh(D)+). Sinon, on la dit Rhésus D négative (Rh(D)-). Ces marqueurs sont héréditaires, tout comme les groupes sanguins. Mais lorsqu’une femme enceinte Rh(D)- attend un fœtus qui a hérité du marqueur Rh(D)+ par son père, elle peut développer des anticorps contre les globules rouges du futur bébé si certains passent dans son propre sang. Les anticorps de la mère provoquent alors une maladie hémolytique, c’est-à-dire la destruction des globules rouges du fœtus par le système immunitaire maternel, qui peut entrainer la mort de l’enfant à naître ou de sévères dommages cérébraux.

Pour éviter cela, il faut administrer à la femme enceinte de l’anti-D, c’est-à-dire une injection contenant des anticorps qui vont se fixer sur les globules rouges Rh(D)+ du fœtus présents dans la circulation maternelle avant que son système immunitaire n’ait eu le temps d’entrer en action. Ce traitement fonctionne dans 99% des cas, à condition que les anticorps soient en nombre suffisant.

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Or, ces injections sont composées du plasma des donneurs. « Très peu de gens ont ces anticorps et ils sont très forts chez James, son corps en produit beaucoup et quand il donne, son corps en produit plus. C’est ce qui en fait un cas très spécial« , a déclaré Jemma Falkenmire, porte-parole de la Croix Rouge australienne, en 2015 au Sydney Morning Herald. Les scientifiques ignorent encore comment le sang de James Harrison est devenu si riche en anti-D, mais certains travaux suggèrent que cela pourrait être lié à la transfusion sanguine importante qu’il a reçue à 14 ans, indique la BBC.

Environ 150 autres donneurs participent à la collecte de plasma anti-D, mais aucun ne semble aussi riche en anticorps que James Harrison. Environ 17% des femmes enceintes ont besoin d’un vaccin anti-D pour protéger leur bébé, « et chaque lot d’anti-D fabriqué en Australie contient du sang de M. Harrison« , écrivait le journal australien. Ce sont plus de 3 millions de doses d’Anti-D contenant du plasma de James Harrison qui ont été administrées aux mères australiennes depuis 1967.

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