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Endometriose et cancer ovarien : l’influence des sous-types de la maladie eclairee

juillet 29, 2024

L’endometriose est une maladie inflammatoire chronique provoquee par le developpement de l’endometre (muqueuse de l’uterus) en dehors de la cavite uterine. Cette maladie affecte 11% des femmes en age de procreer d’apres une etude parue en 2011 dans la revue Fertility and Sterility.

Pour en savoir plus sur l’influence des sous-types de l’endometriose (voir encadre ci-dessous) sur le risque de cancer ovarien, 450.906 dossiers medicaux de femmes habitant l’Utah aux Etats-Unis ont ete etudies (78.476 atteintes et 372.430 non-atteintes) de 18 a 55 ans. Ces dossiers ont ete pioches dans la base de donnees de la population de l’Utah (UPDB, Utah Population Database).

Les sous-types de l’endometriose

Endometriose profonde :

Lorsque l’endometre (muqueuse qui tapisse l’uterus) se developpe ailleurs que dans l’uterus, une reaction inflammatoire peut avoir lieu et creer des lesions de plus de 5mm de profondeur qui peuvent toucher les organes voisins.

Endometriome ovarien : Un endometriome ovarien est un type de kyste ovarien lie a l’endometriose.

Endometriose peritoneale superficielle : forme specifique d’endometriose qui touche le peritoine (membrane qui recouvre l’abdomen, y compris la paroi et les organes qu’ils contiennent, sauf les ovaires).

4,20 fois plus de risque global de developper un cancer des ovaires

Les resultats, publies le 17 juillet 2024 dans la revue Jama, concordent avec les precedentes observations : les femmes avec de l’endometriose ont un risque plus eleve que les autres d’etre atteintes par un cancer ovarien, et ce quel que soit l’histotype (le type de tissu apparaissant au cours de la croissance d’une tumeur).

Les chercheurs ont decouvert que les personnes ayant de l’endometriose ont ainsi globalement 4,20 fois plus de risque de developper un cancer des ovaires dont 7,48 fois plus de risque de developper un cancer des ovaires de stade I, et 2,70 fois plus de risque de developper un cancer de stade II.

Le cancer de type II a tendance a etre un cancer de l’ovaire plus agressif, detecte plus tard et associe a une mortalite plus elevee par rapport au type I.

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L’endometriose profonde provoque un risque 19 fois plus eleve

Ce resultat est encore plus marquant chez certaines femmes. Ainsi, « les personnes diagnostiquees avec une endometriose infiltrante profonde et/ou des endometriomes ovariens avaient un risque de cancer de l’ovaire 9,66 fois plus eleve que les personnes sans endometriose », d’apres les chercheurs.

Et ce risque differe en fonction du stade (type I ou II) de cancer. « Les femmes atteintes d’endometriose infiltrante profonde et/ou d’endometriomes ovariens presentaient le risque le plus eleve de cancer de l’ovaire de type I, soit pres de 19 fois plus de risque que les femmes sans endometriose ». Concernant le cancer de type II, ces personnes ont « quatre fois plus de risque » d’en developper un que les femmes sans endometriose. L’endometriose peritoneale superficielle etait, quant a elle, associee a un risque 2,82 fois plus eleve concernant le type I et 2,62 fois plus eleve concernant le type II.

Les resultats de cette etude sont cependant limites, voire sous-estimes. En effet, il y a peu de biomarqueurs – caracteristiques biologiques mesurables – permettant de diagnostiquer l’endometriose, et aussi peu de diagnostic d’endometriose aupres des femmes n’ayant pas de symptome ou pas d’acces aux soins.

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