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Gaza: l’Unicef alerte sur la malnutrition des femmes enceintes et allaitantes

décembre 10, 2025

La malnutrition des femmes enceintes ou allaitantes à Gaza a des « effets dévastateurs sur des milliers de nouveaux nés », a alerté mardi l’Unicef, constatant une hausse inquiétante du nombre de naissance de bébés de faible poids sur le territoire.

A Gaza « le constat est clair : des mères malnutries donnent naissance à des bébés prématurés ou de faible poids, qui meurent dans les unités de soins intensifs néonatals (…) ou survivent, pour ensuite souffrir de malnutrition ou de complications médicales », a déclaré depuis Gaza une porte-parole du Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef), Tess Ingram, lors d’un point-presse à Genève.

En 2022, avant le début de l’offensive israélienne consécutive à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, 250 bébés par mois, soit 5% des nouveaux nés, naissaient à Gaza avec un faible poids, c’est-à-dire moins de 2,5 kilogrammes, selon le ministère local de la Santé.

Au premier semestre 2025, malgré une baisse des naissances, la proportion de bébés de faible poids s’est élevée à 10%, soit environ 300 bébés par mois. Et au cours des trois mois précédant le cessez-le-feu, de juillet à septembre, ce chiffre a encore grimpé pour atteindre une moyenne de 460 bébés par mois, soit 15 par jour, souligne l’Unicef.

L’insuffisance pondérale à la naissance est généralement due à une mauvaise nutrition maternelle, à un stress maternel accru et à un suivi prénatal insuffisant. « À Gaza, nous constatons ces trois facteurs, et la réponse est trop lente et insuffisante », a souligné Mme Ingram.

Entre juillet et septembre de cette année, environ 38% des femmes enceintes examinées par l’Unicef et ses partenaires ont reçu un diagnostic de malnutrition aiguë.

« En octobre, nous avons admis 8.300 femmes enceintes et allaitantes pour un traitement contre la malnutrition aiguë – soit environ 270 par jour – dans une région où aucun cas de malnutrition n’était constaté au sein de ce groupe avant octobre 2023 », poursuit la porte-parole, rappelant que souvent les mères sacrifient leurs repas pour nourrir leurs enfants.

« Dans les hôpitaux de Gaza, j’ai rencontré plusieurs nouveaux-nés pesant moins d’un kilogramme, leur petite poitrine se soulevant sous l’effort de survivre », a-t-elle encore rapporté, précisant que les nourrissons de faible poids, nécessitant des soins particuliers, ont « environ 20 fois plus de risques » de mourir que les autres.

Selon l’Unicef, le nombre de bébés décédés le premier jour de leur vie a augmenté de 75 % à Gaza, passant d’une moyenne de 27 bébés par mois en 2022 à 47 bébés par mois entre juillet et septembre 2025.

Par ailleurs, « au moins 165 enfants seraient morts dans la souffrance des suites de la malnutrition pendant la guerre » à Gaza, a ajouté la porte-parole.

Mme Ingram a regretté mardi les « entraves imposées par les autorités israéliennes qui ont empêché l’acheminement de certains produits médicaux essentiels dans la bande de Gaza », et appelé notamment à l’ouverture du point de passage de Rafah à la circulation des camions humanitaires.

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