Le message du Lancet est clair : « L’inaction en matière de changement climatique se paie en millions de vies chaque année. » Lancé dans les mois suivant l’Accord de Paris en 2015, le « compte à rebours » de la revue britannique de référence sur la recherche médicale constate à sa neuvième parution que le bilan humain du changement en cours va s’aggravant. Ce travail mené par 300 chercheurs du monde entier sous l’égide de l’University College de Londres s’appuie sur 20 indicateurs sanitaires agrégeant les mortalités dues aux sécheresses, vagues de chaleur, événements extrêmes (inondations, tempêtes), et prend aussi en compte les transmissions de maladies virales, attribuables à une hausse globale des températures. « Sur les 20 indicateurs de suivi des risques et des effets du changement climatique sur la santé figurant dans le présent rapport, 13 ont établi de nouveaux records au cours de la dernière année pour laquelle des données sont disponibles »,affirme la note de synthèse du Lancet.
Ainsi, dans le monde, 16 des 19 jours de canicules que l’humanité a subi en moyenne en 2024 n’auraient pas eu lieu sans changement climatique. L’exposition des nourrissons de moins de 1 an et des adultes de plus de 65 ans à des températures excessives mettant en danger leur vie a augmenté de 304% pour les bébés et de 389% pour les personnes âgées par rapport à l’exposition moyenne de la période 1986 à 2005, soit un accroissement spectaculaire du risque sanitaire en moins de trois décennies. En conséquence, les décès attribuables aux températures élevées ont augmenté de 63% depuis les années 1990. En ce début de décennie 2020, la moyenne s’établit à 546 000 morts par an. Les sécheresses plus longues et plus intenses génèrent des incendies de forêts qui ont également une incidence sanitaire avec les émissions de particules fines dans l’air. Cette pollution atmosphérique a provoqué 154 000 décès rien qu’en 2024.

