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Le jeune intermittent aurait des effets inattendus sur les cheveux

janvier 2, 2025

Manger moins pour vivre plus longtemps… mais avec moins de cheveux ? Voici le choix cornelien auquel pourraient etre confrontes tous ceux qui souhaitent ameliorer leur sante en suivant un jeune intermittent. Plusieurs etudes, notamment chez des modeles animaux, ont montre en effet que cette approche de restriction alimentaire, ou l’on mange seulement pendant quelques heures de la journee, pourrait etre benefique. Elle protegerait le coeur, et pourrait diminuer le risque de maladies metaboliques.

Pourtant, une nouvelle etude vient de montrer que le jeune intermittent pouvait aussi avoir des effets moins desirables… notamment pour les cheveux. Des chercheurs de l’Universite Zheijang en Chine ont mis en evidence chez des souris et des humains que cette restriction alimentaire affecte les cellules souches folliculaires, ralentissant considerablement la repousse des cheveux. Ces resultats ont ete publies le 13 decembre 2024 dans la revue Cellular.

La repousse des cheveux est perturbee a cause de la restriction alimentaire

Pour savoir si le jeune intermittent pouvait avoir un quelconque impact sur la repousse des cheveux, les chercheurs ont rase des souris pour les nourrir ensuite avec deux types de restriction alimentaire : jeune intermittent, ou les souris avaient acces a la nourriture uniquement pendant huit heures, devant jeuner pendant les 16 heures restantes ; un jeune total un jour sur deux ; et un groupe controle avec une alimentation normale (a volonte). Trente jours apres avoir ete rases, les souris alimentees normalement avaient deja recupere la plupart de leurs poils. Mais ce n’etait pas le cas des autres deux groupes. Pire : au bout de trois mois, leurs poils n’avaient toujours pas repousse entierement.

Pour savoir si cet effet survenait aussi chez l’humain, les auteurs ont analyse l’impact du jeune intermittent chez 49 adultes en bonne sante, qui devaient jeuner durant 18 heures chaque jour, pendant 10 jours. Chez eux, la repousse des cheveux ralentissait d’environ 18 % par rapport aux participants sans aucune restriction alimentaire. Confirmant que le jeune intermittent a aussi des repercussions sur la capillarite des humains, meme si elles semblent moindres a celles observees chez la souris.

L’activation des cellules souches capillaires depend de leur environnement

La regeneration capillaire se fait lors de la troisieme phase du cycle de vie des cheveux. Durant cette phase, nommee telogene, l’ancien cheveu se detache et tombe, et est ensuite remplace par un nouveau follicule pileux, qui produira un nouveau cheveu lors de la premiere phase, nommee anagene. Cela necessite l’activation d’une cellule souche folliculaire. L’activation de ces cellules souches depend en partie de son environnement cellulaire, qui peut changer en fonction de la physiologie de l’individu.

Or l’alimentation peut causer des modifications physiologiques et donc avoir un impact sur l’activation de ces cellules souches folliculaires. En effet, les auteurs ont mis en evidence que ces deux types de restriction alimentaire (jeune de quelques heures et jeune un jour sur deux) entrainaient la liberation d’acides gras par les cellules adipeuses de la peau. Car, soumis au stress cause par le manque de nourriture, le metabolisme s’adapte en brulant davantage ses stocks de gras. Mais une partie de ces gras s’accumule ensuite autour des cellules souches folliculaires, modifiant leur environnement.

Ce changement dans l’environnement des cellules cause du stress oxydatif

Cette accumulation d’acides gras avait comme consequence une augmentation du stress oxydatif dans ces cellules souches, causant davantage de mort cellulaire. Mais cette perte de cellules capillaires n’est pas une fatalite. Les auteurs de ces travaux ont reussi a l’eviter en augmentant les defenses antioxydantes de ces cellules. « Il est important de noter que le fait d’ameliorer les capacites antioxydantes des cellules souches folliculaires peut diminuer significativement l’effet inhibitoire du jeune intermittent sur la regeneration des follicules, ce qui permettrait de trouver des facons d’eviter cet impact sur la repousse des cheveux des humains », affirment les auteurs. En attendant de trouver comment diminuer ce stress oxydatif, il est possible que vos cheveux paient les frais du jeune.

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