Quels changements ont été apportés aux normes RSPO et sont-ils conformes aux normes EUDR ?
novembre 13, 2024
Les normes RSPO ont été révisées après un audit intensif de deux ans qui a réuni un large éventail de parties prenantes. Il s’agissait notamment des principes et critères et de la norme des petits exploitants indépendants. La table ronde RSPO qui s’est tenue à Bangkok, en Thaïlande, cette semaine a voté leur entrée en vigueur et elles ont été signées le 13 novembre.
Diligence raisonnable en matière de droits de l’homme
Désormais, les producteurs doivent faire preuve de diligence raisonnable en matière de droits de l’homme, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs fournisseurs directs. L’objectif de cette diligence raisonnable est de garantir que les travailleurs reçoivent un salaire équitable et bénéficient de conditions de travail sûres.
Joseph D’Cruz, PDG de RSPO, a déclaré que les nouvelles normes comprennent « des procédures de réclamation plus strictes, de nouvelles garanties et protections contre le travail forcé ».
Yen Hun Sung a déclaré que l’inclusion de la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme dans les normes était due « en partie » à la présence de l’EUDR et de la directive sur la dignité due en matière de durabilité des entreprises (CSDDDD).
FoodNavigator a signalé que « l’on s’attend à ce que les droits de l’homme jouent un rôle plus important dans la certification de la durabilité ».
Il a déclaré que lors de la révision des normes, la RSPO devrait prendre en considération ce que recherchent les régulateurs, ainsi que les intérêts du marché et les souhaits de ses membres. Les révisions visent à trouver un équilibre entre ces facteurs.
Norme pour les petits exploitants indépendants
La RSPO a également publié sa Norme pour les petits exploitants indépendants afin d’encourager la certification des petits exploitants agricoles, et ces lignes directrices ont été signées par tous les participants à la table ronde.
Le terme « petit exploitant agricole » est utilisé pour décrire ceux qui ont une superficie plantée de palmiers à huile inférieure à 50 hectares. Cette norme s’applique uniquement aux petits exploitants indépendants.
La norme confère plus de responsabilités au responsable du groupe que les systèmes de certification précédents. Les candidats doivent également faire partie d’un groupe indépendant de petits exploitants agricoles souhaitant obtenir une certification. Les responsables du groupe reçoivent une formation afin de fournir le même type d’éducation et de soutien aux petits exploitants de leur groupe. La norme est une ligne directrice générale qui permet une interprétation dans le contexte de la législation nationale.
Deux étapes doivent être franchies par le petit exploitant pour être admissible. Premièrement, il doit montrer une amélioration et des progrès continus. La deuxième étape est lorsqu’il atteint la pleine conformité. Au cours du processus d’évaluation, les petits exploitants peuvent vendre leurs branches de fruits frais en échange de crédits RSPO. Le volume des crédits augmente après la première étape. Ceux-ci peuvent ensuite être transmis à l’usine ou par l’intermédiaire des chaînes d’approvisionnement.
Yen estime que la norme pour les petits exploitants équilibre la fourniture aux petits exploitants d’un environnement de travail sûr, les droits des travailleurs et les bonnes pratiques agricoles. De bonnes pratiques agricoles telles qu’un calendrier de fertilisation contribueront à augmenter les rendements et permettront aux petits exploitants de rester dans les limites de leurs terres.
Cohérences dans l’EUDR
Dans certains domaines, l’EUDR ne s’aligne pas sur la RSPO. Les deux définitions d’une forêt sont différentes.
L’EUDR suit la FAO en utilisant une définition numérique de la forêt. L’EUDR définit la forêt comme une grande zone avec plus de 0,5 ha d’arbres, avec une couverture de la canopée d’au moins 10 % et des arbres d’une hauteur moyenne supérieure à cinq mètres.
La RSPO utilise une définition plus qualitative. Pour que les producteurs soient certifiés, ils doivent éviter la déforestation des forêts à haute valeur de conservation (HVC) et des forêts à hauts stocks de carbone (HCS). Français La zone HVC est définie par sa diversité d’espèces, ses valeurs culturelles, ses habitats, ses écosystèmes, les besoins des communautés et les services écosystémiques.
Global Forest Watch estime que 26 % de la forêt est constituée de forêts primaires. Il s’agit de forêts avec des arbres indigènes, peu ou pas de perturbations humaines et peu d’espèces envahissantes.
Critiques de la norme
Certaines ONG comme Greenpeace ont critiqué la norme parce qu’elle inclut une définition de la forêt HCS différente de celle fournie par la boîte à outils de l’approche HCS (HCSA), sur laquelle la norme était auparavant alignée.
La HCSA utilise une combinaison de données de terrain, telles que les niveaux de biomasse, la composition et la structure de la végétation, ainsi qu’une vue aérienne pour déterminer la valeur de conservation d’une forêt particulière. La définition de la forêt HCS inclut les forêts de haute, moyenne et faible densité ainsi que les jeunes arbres en régénération. Les terres ouvertes et les broussailles ne le font pas.
Grant Rosoman, conseiller principal chez Greenpeace, a déclaré : « La définition HCS que les membres de la RSPO doivent utiliser avant tout développement est désormais basée de manière perverse sur une comparaison du carbone qui peut être accumulé si des palmiers à huile sont plantés dans la forêt qui a été détruite pour construire une plantation. »
Il a suggéré, en contradiction avec les normes EUDR, que la déforestation pourrait se poursuivre après novembre 2018, à condition que les procédures d’indemnisation et de recours soient respectées.