Six mois apres l’inscription de l’IVG dans la Constitution, des rassemblements sont organises samedi a Paris et dans plusieurs villes a l’occasion de la journee internationale du droit a l’avortement, pour reclamer des « garanties » au nouveau gouvernement de Michel Barnier.
A Paris, le rassemblement est prevu a 14h30 a Port Royal a l’appel du collectif « Avortement en Europe, les femmes decident », qui regroupe associations feministes et syndicats dont le Planning Familial, la CFDT ou encore le Collectif national pour les droits des femmes.
L’inscription en mars de la « liberte garantie » d’acces a l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution – une premiere dans le monde – « ne suffit pas », estime le collectif dans un communique. « Les conditions dans lesquelles s’exerce » cette liberte « pourraient toujours etre revues a la baisse ».
« Rien ne garantit les moyens humains et materiels, la double clause de conscience du personnel medical existe toujours », deplore-t-il.
Le collectif reclame l’acces a l’IVG « sur tous les territoires », la « garantie pour toutes du choix des methodes » (chirurgicale ou medicamenteuse), l’effectivite des seances d’education a la vie affective et sexuelle en milieu scolaire et des mesures contre les « activistes anti-IVG » qui « propagent de fausses informations » sur internet.
Selon une etude realisee par la Direction de la recherche, des etudes, de l’evaluation et des statistiques (Drees) et publiee mercredi, 243.623 IVG ont ete enregistrees en France en 2023, soit 8.600 de plus qu’en 2022.
Mais pour les associations feministes et pour 9 Francais sur 10 (89%), des freins persistent notamment en termes de structures et de delais, selon un barometre Ifop publie par le Planning Familial jeudi.
Plus de la moitie des femmes interrogees (54%) qui ont avorte dans un etablissement de sante disent ainsi avoir du attendre plus de sept jours pour avoir un rendez-vous, contre les cinq recommandes par la Haute autorite de sante (HAS).
« Il reste de nombreux obstacles » et des « freins ont ete clairement identifies » que ce soit « en termes d’information, d’acces aux centres de sante, de delais », a declare la nouvelle secretaire d’Etat chargee de l’Egalite femmes-hommes Salima Saa lors de la presentation du barometre. « Ces situations ne doivent pas durer. »
Pour l’association Alliance Vita, qui milite contre l’avortement, l’acces a l’IVG a ete au contraire « simplifie, voire banalise » par la « suppression des delais de reflexion » et « la possibilite maintenue du recours a la teleconsultation pour une IVG medicamenteuse ».
Taxe d’avoir choisi un gouvernement « reactionnaire » avec des ministres conservateurs sur les questions societales, le Premier ministre Michel Barnier a assure mi-septembre que les « droits acquis », notamment en matiere d’avortement, seraient « integralement preserves ».