Donald Trump et l’ancien democrate Robert Kennedy Jr., connu pour ses positions vaccinosceptiques, ont promis de « rendre a l’Amerique sa sante », en s’entendant d’abord sur une chose: leur defiance a l’egard des institutions.
Neveu du president assassine John F. Kennedy, « RFK » Junior etait credite de quelque 5% des voix en tant que candidat independant avant de se retirer et d’apporter son soutien a Donald Trump. Au grand dam d’autres membres de sa celebre famille.
Lui qui n’a pas de formation scientifique est connu pour propager des theories du complot, notamment sur les vaccins contre le Covid-19 — ceux-la memes developpes en un temps record sous l’administration Trump.
Tentant de rassurer, l’excentrique membre de la dynastie Kennedy a recemment soutenu en interviews qu’il « ne retirerait les vaccins de personne ». Tout en ajoutant qu’il ferait en sorte que « les Americains soient bien informes » sur la question.
Personnage haut en couleur, accro a l’heroine dans sa jeunesse, il a raconte durant la campagne avoir abandonne le cadavre d’un ourson dans Central Park a New York, et avoir un jour du se faire retirer un ver de son cerveau.
L’annonce de sa possible participation au gouvernement avait des le depart suscite l’inquietude de certains.
Mais l’ancien avocat respecte en droit de l’environnement, qui a plaide contre Monsanto sur l’herbicide Roundup et a lutte contre la construction d’un oleoduc, a aussi quelques bonnes idees, notamment en voulant s’attaquer aux pesticides et au probleme de l’obesite, ont pointe des experts.
– Mouvement « MAHA » –
Les deux allies surprise font la promotion d’un nouveau mouvement baptise MAHA, « Make America Healthy again », slogan calque sur le celebre MAGA (« Make America Great again ») du republicain.
Le but: « transformer » l’alimentation, l’air, l’eau, les sols ou encore « les medicaments de notre pays », clame-t-il dans une video, de sa voix qu’une maladie neurologique a rendue chevrotante.
« Notre grande priorite sera d’assainir les agences de sante publique », celles en charge des recommandations de sante (CDC), de la recherche (NIH), des medicaments (FDA), mais aussi le ministere americain de l’Agriculture, ajoute-t-il.
Elles « sont devenues les marionnettes des industries qu’elles sont censees reglementer », affirme le septuagenaire, pour qui la lutte contre la « corruption » est une obsession.
Aux employes de la FDA « faisant partie de ce systeme », il a conseille: « gardez vos archives » et « faites vos cartons ».
Donald Trump, qui adore pourtant les fast-foods, l’a egalement charge de superviser l’alimentation.
Il faut « mettre un terme a l’epidemie de maladies chroniques », notamment l’obesite, martele Robert Kennedy Jr., par ailleurs amateur du lait non pasteurise tant redoute des agences sanitaires.
Dans une liste de mesures envisagees, publiee en septembre, il cite la baisse du prix de medicaments anti-diabete comme Ozempic — par ailleurs cheval de bataille du senateur de gauche Bernie Sanders.
Ou encore l’idee d’empecher les bons alimentaires d’etre utilises pour acheter des sodas ou des aliments transformes.
Une mesure « que je defends depuis 15 ans », avait commente Tom Frieden, directeur des CDC sous Barack Obama. Avant d’ajouter: si la lutte contre les maladies chronique est appropriee, la « pseudo-science » du mouvement MAHA « n’est pas la solution ».
Fluor
Celui qu’on surnomme « Bobby », a egalement provoque la controverse en declarant vouloir recommander l’arret de l’ajout de fluor dans l’eau courante, une mesure destinee a prevenir les caries, que les CDC considerent comme l’une des dix plus grandes reussites sanitaires du 20eme siecle.
Durant la campagne, Donald Trump avait enfin declare qu’il serait charge de « la sante des femmes »
Sur cette question, « RFK » a eu des positions contradictoires. Il a recemment defendu l’idee que les femmes devraient pouvoir avorter toute leur grossesse, ne faisant « pas confiance au gouvernement » pour exercer un pouvoir « sur les corps ».
Il est ensuite revenu sur ces declarations, se prononcant pour une interdiction a partir de la viabilite du foetus (environ 24 semaines). Soit la limite fixee pendant 50 ans avant que la Cour supreme americaine, profondement remaniee par Donald Trump, ne rende aux Etats la liberte de legiferer sur la question en 2022.