urgences:-des-representants-de-soignants-denoncent-la-« mauvaise-foi »-du-gouvernement

Urgences: des representants de soignants denoncent la « mauvaise foi » du gouvernement

août 22, 2024

Des representants d’agents hospitaliers ont deplore jeudi la « mauvaise foi » et le « deni » du ministre delegue a la Sante, selon qui la situation aux urgences est cet ete legerement meilleure qu’en 2023, et ont de leur cote denonce « l’effondrement » croissant du systeme.

Temps d’attente interminables sur des brancards, fermetures perlees: comme chaque ete, des services d’urgence font les frais d’un manque d’effectifs chronique, criant en periode de vacances. Mardi, le ministre delegue a la Sante Frederic Valletoux a estime qu’une « cinquantaine d’hopitaux » francais « sont actuellement en tension ». « C’est un peu mieux que l’ete dernier » et mieux qu’en 2022, a-t-il estime.

« Peut-etre monsieur le ministre est-il encore sous l’effet euphorisant de l’ambiance des Jeux Olympiques », ironise jeudi, dans un communique, la coalition Action praticiens hopital (APH, 14 syndicats de praticiens), lui decernant la « medaille d’or de la mauvaise foi ».

« La situation sanitaire de notre pays poursuit sa degradation programmee » et cela ne concerne « pas seulement les urgences », poursuit APH, evoquant des « lignes de Smur (service mobile d’urgence et de reanimation) fermees, avec des retards de prise en charge pour des urgences vitales » ou encore de nombreuses fermetures de lits dans les services.

La situation est devenue « endemique sauf sur un site : celui de la clinique des Jeux Olympiques », fustige-t-elle.

« Si certains politiques affichent un satisfecit beat, les professionnels (…) observent non plus une degradation mais un effondrement de notre systeme de sante », conclut APH.

Dans une interview a Liberation, le president du syndicat Samu Urgences de France (SUDF) Marc Noizet conteste aussi le chiffre donne par le ministre, selon lui « largement sous-estime », et denonce « l’habituelle communication ministerielle destinee a rassurer l’opinion ».

Selon une enquete du syndicat,
Selon une enquete du syndicat, « durant l’ete 2023, un service sur deux avait du fermer au moins une ligne d’urgence » et « 70% des Smur » avaient tourne en mode degrade (AFP/Archives – THOMAS COEX)

Selon une enquete du syndicat, « durant l’ete 2023, un service sur deux avait du fermer au moins une ligne d’urgence » et « 70% des Smur » avaient tourne en mode degrade.

« La situation n’a pas ete meilleure cet ete », et des CHU ont ete affectes, « comme au Havre, a Caen, Rennes, Bordeaux et Grenoble. Laval, un gros service d’urgences, va meme devoir fermer la nuit en septembre. Cela n’etait jamais arrive. Les difficultes sont generalisees et plus importantes que jamais », assure M. Noizet.

SUDF publiera mi-septembre son enquete annuelle sur ces fermetures estivales.

Selon une recente etude (Inserm, APHP, Universites de Rouen et de la Sorbonne), passer une nuit sur un brancard augmente de pres de 40% le risque de mortalite hospitaliere pour les patients de plus de 75 ans.

fr_FRFrench