Quel est le point commun entre la fuite, la sidération ou encore le sursaut ? Ce sont des réactions instinctives de peur en réponse à des menaces potentielles comme lorsqu’un objet s’agrandit rapidement dans le champ visuel. L’imminence de la menace déclenche un réflexe de fuite ou de sidération avant même qu’on ait pu identifier la nature exacte du danger. Ces comportements se produisent sans apprentissage ou expérience préalable et sont essentiels à la survie, car ils permettent d’agir rapidement dans les situations dangereuses.
« Bien que ces réponses soient instinctives, elles peuvent être modifiées ou affinées par l’apprentissage. C’est essentiel pour permettre aux individus de s’adapter plus efficacement à leur environnement », analyse Sara Mederos, chercheuse à l’University College de Londres (Royaume-Uni), lors d’une interview pour Sciences et Avenir. Dans un premier temps par exemple, les enfants peuvent craindre les bruits forts comme les feux d’artifice, mais à mesure des expériences inoffensives, ils peuvent apprendre à les apprécier. La possibilité de s’affranchir des réactions instinctives revêt une importance capitale : l’adaptation. « Un dysfonctionnement de ce mécanisme peut contribuer à des réponses de peur inappropriées ou excessives », indique l’équipe de Sara Mederos. Ensemble, ces chercheurs anglais ont identifié le circuit neuronal à l’origine de cet apprentissage. Leurs résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Science.