Malgré des réformes juridiques visant à rendre l’avortement plus accessible dans différents pays européens, « de nombreux obstacles administratifs, sociaux et pratiques » demeurent pour accéder à cette procédure, explique Amnesty International.
Dans plus d’une dizaine de pays – comme l’Allemagne, l’Autriche et la Bulgarie – le coût de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) peut être « prohibitif » quand elle n’est pas prise en charge par le système de santé.
Une douzaine de pays au moins imposent « des prérequis injustifiés sur le plan médical »
Dans certains pays, comme l’Italie, la Croatie et la Roumanie, le nombre « très élevé » de professionnels de santé refusant de pratiquer les avortements en raison de convictions personnelles ou religieuses compromettent l’accès à la procédure.
Albanie, Belgique, Hongrie, Lettonie, Portugal… Une douzaine de pays au moins imposent « des prérequis injustifiés sur le plan médical », comme un délai d’attente ou une consultation de conseil, « susceptibles d’entraîner des retards d’accès », déplore Amnesty International qui appelle les gouvernements européens à « prendre des mesures pour garantir un accès égal et universel » à l’IVG.
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Des tentatives politiques de restrictions d’accès à l’IVG ont eu lieu notamment au Parlement en Slovaquie, selon Amnesty International. La présence de militants anti-avortement « agressifs » aux abords des établissements spécialisés dans la santé sexuelle et reproductive constitue également « un obstacle de plus en plus courant » à l’IVG, indique l’association, qui a recensé des cas en Pologne et en Autriche.
« Favoriser l’accès à l’avortement pour toutes »
Des centres de planification familiale en France et des centres de conseil obligatoire en Allemagne ont eux subi des attaques de la part de groupes hostiles à l’avortement. « Les groupes anti-droits disposent de moyens de plus en importants et arrivent à faire pression sur les gouvernements » a réagi auprès de l’AFP Lola Schulmann, chargée de plaidoyer Justice de Genre pour Amnesty International France.
« Il est nécessaire de doter les associations de moyens financiers pour combattre cette offensive », a-t-elle ajouté, appelant les dirigeants européens à « prendre la mesure » de la menace et à « favoriser l’accès à l’avortement pour toutes ».

