« Il est clair qu’il ne s’agit que de la face visible de l’iceberg puisque la grande majorite des medecins ne declarent pas les incidents », a affirme le Dr Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l’Observatoire de la securite au conseil de l’ordre.
Les medecins generalistes sont « en premiere ligne »
Les medecins generalistes sont « en premiere ligne », representant 64% des incidents declares alors qu’ils representent 43% de la population medicale. Parmi les autres professionnels touches, l’ensemble des specialites sont concernees, notamment les psychiatres (3%) et les ophtalmologues (2%).
Plus de la moitie de ces 1.581 cas declares concernent des agressions par le patient (62%), plus rarement il s’agit d’un accompagnateur (16%), selon cet observatoire.
Agressions verbales et menaces
Plus d’un tiers de ces incidents sont lies a un « reproche relatif a une prise en charge » (38%). Suivent un « refus de prescription » (19%), une « falsification de document » (ordonnance, certificat, 12%) et un « temps d’attente juge excessif » (10%).
La grande majorite des incidents sont des agressions verbales et des menaces (73%), plus rarement des vols ou tentatives de vols (8%), des agressions physiques (8%) ou du vandalisme (7%). Sur l’ensemble des cas declares, 6% ont occasionne une interruption de travail.
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Pres de 54% des incidents ont lieu en milieu urbain et en centre-ville, tandis qu’un quart (24%) ont lieu en milieu rural ou la part des incidents grossit d’annee en annee (21% en 2022). « Si on trouve un medecin en milieu rural, il est deborde et plus difficile a joindre, et il est plus difficile de prendre des rendez-vous », releve le Dr Avrane pour expliquer cette hausse.
« Il est tres important que les medecins portent plainte »
Le Conseil national de l’Ordre des medecins a mis en place un referent de securite dans chaque departement, ainsi qu’un service d’entraide ordinale pour soutenir et assister les medecins agresses dans les demarches aupres des autorites. Des dispositifs experimentaux sont par ailleurs en cours d’etude comme les « boutons pressoirs » pour donner l’alerte.
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Le Conseil rappelle en outre « qu’il est tres important que les medecins portent plainte », en reaction au faible taux d’incidents qui donnent lieu a une plainte (31% des cas).