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Ménopause : à partir de 45 ans, une consultation s’impose

mars 16, 2025

Cet article est issu du magazine Les Dossiers de Sciences et Avenir n°220 daté janvier/ mars 2025.

La ménopause, dont la survenue est estimée autour de 51 ans, s’annonce en général quatre ans auparavant par une série de symptômes, au premier rang desquels les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. D’autres manifestations, moins connues, peuvent apparaître et se prolonger sur une dizaine d’années : douleurs articulaires, trouble de l’humeur et du sommeil, baisse de la concentration et de la mémorisation, difficultés génito-urinaires (cystites, incontinence ou sécheresse vaginale).

Environ 85 % des femmes ménopausées subissent au moins l’un de ces symptômes. En cause, la baisse de la sécrétion d’œstradiol (ou hypoœstrogénie), une hormone sexuelle qui interagit via des récepteurs spécifiques avec l’ensemble des organes. Cette diminution est responsable d’une perte osseuse et d’un risque de fracture chez 40 % des femmes et augmente le risque de maladies cardiovasculaires (les œstrogènes ayant un rôle protecteur des artères).

Traitements hormonaux

« Toute femme entre 45 et 55 ans doit bénéficier d’une consultation préventive pour apprécier ses facteurs de risque, signale Brigitte Letombe, gynécologue. La ménopause est certes un événement physiologique, mais nous pouvons accompagner les femmes. » En ligne de mire, les traitements hormonaux, prescrits à seulement 6 % des femmes en France. « Les études publiées en 2002 aux États-Unis par la Women’s Health Initiative, dont on sait aujourd’hui qu’elles ont été mal conduites, ont causé du tort » , reprend la médecin, qui évoque les risques de cancer du sein attribués au traitement américain.

Depuis, des études menées sur le traitement hormonal d’usage en France (œstradiol et progestérone micronisée) n’observent qu’un risque légèrement augmenté, à partir de six ans de traitement. « Il est nécessaire de le prescrire davantage pour améliorer la qualité de vie des 25 % de femmes qui souffrent de troubles sévères » , complète Anne Gompel, gynécologue, professeur émérite de l’université Paris Cité.

Pour les femmes chez qui le traitement hormonal n’est pas recommandé (celles ayant eu un cancer du sein ou de l’endomètre, par exemple), la recherche se penche sur des molécules ciblant les neurones pour faire baisser la température corporelle. Autorisées aux États-Unis, celles-ci pourraient bientôt l’être en France.

Par Riva Brinet-Spiesser

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