Le rapport de l’Igas sur la mort de Lucas en octobre 2023 aux urgences de Hyeres pointe le retard mis par le service a diagnostiquer la pathologie dont souffrait le jeune homme, dans un contexte d’activite « particulierement » elevee ce jour-la.
L’Inspection generale des affaires sociales (Igas) releve « plusieurs dysfonctionnements » ayant engendre « des retards et des difficultes de prise en charge » du patient, age de 25 ans, victime d’une infection invasive a meningocoque.
« Le premier examen medical intervient pres de quatre heures apres le triage initial » (l’examen initial par un infirmier), alors que les donnees recueillies par l’infirmier d’accueil et d’orientation auraient du conduire a un examen par un medecin dans les deux heures au maximum, note en particulier l’Igas dans le rapport rendu public vendredi.
« Au niveau du triage toutes les informations ne sont pas recueillies », notamment certains symptomes releves par les equipes du Samu et « lors de la prise en charge, les signaux d’alerte ne declenchent pas systematiquement d’action specifique », indique egalement le rapport, notant que « la transcription » des informations dans le dossier du patient « n’est pas systematique ».
Le triage, effectue entre temps par deux soignants, a « sous-estim(e) la gravite » de son etat de sante, releve encore l’Igas. Il observe encore un retard dans l’envoi des analyses biologiques au laboratoire situe a Toulon, par rapport aux procedures prevues.
Les specialistes interroges par la mission estiment, au vu du dossier, que Lucas aurait du beneficier d’une « surveillance rapprochee des constantes vitales », et que le diagnostic aurait du etre evoque lorsque son etat s’est degrade.
Toutefois, ils ne « peuvent affirmer qu’une mise en oeuvre plus precoce » des manoeuvres de reanimation aurait evite une issue fatale.
Le rapport precise par ailleurs que les urgences d’Hyeres ont recu ce jour-la 114 patients, contre une moyenne annuelle de 96 par jour, dans une periode estivale intense ou les autres services d’urgences du Var etaient en tension.
L’Igas note que l’hopital a mis en place apres le drame un plan d’action « coherent » pour le service des urgences, comme la re-ouverture de lits en court sejour geriatrique (leur absence avait participe a l’engorgement du service le jour du drame) ou la creation d’un poste d’aide-soignant.
Mais il formule des recommandations supplementaires pour l’organisation du service – « confier au medecin referent la mission de superviser l’attribution des patients au personnel soignant et medical au respect des delais de prise en charge » par exemple – ou de l’etablissement : « re-etudier les possibilites de financer l’extension des locaux du service des Urgences ».