Comment l’effet placebo peut soulager la douleur : le mécanisme cérébral identifié

Un effet placebo réduisant la douleur peut être induit chez le rat et son origine cérébrale a été identifiée, montrent des neuroscientifiques japonais dans la revue scientifique Science Advances. Une douleur chronique chez un rat peut être calmée par l’injection quotidienne d’un antalgique, mais au bout de quelques jours, cet effet peut être en partie reproduit par un produit inerte administré dans les mêmes conditions.

Cet effet placebo de réduction de la douleur est dû à l’activation de neurones dans le cerveau antérieur. Les chercheurs ont découvert que leur intervention était normalement bloquée par des neurones inhibiteurs appelés interneurones.

Un moyen inédit d’action au niveau du cortex cérébral

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Ils ont réussi à lever cette inhibition en inactivant ces interneurones chez des rats, soit par des manipulations génétiques, soit en les traitant avec des analogues de la morphine capables aussi de les inhiber. Les propriétés antalgiques des opiacés et de leurs dérivés synthétiques s’expliquent ainsi par un moyen inédit d’action au niveau du cortex cérébral.

Si, au contraire, ces neurones inhibiteurs sont activés par les chercheurs, l’effet analgésique du placebo disparaît chez les animaux et ils deviennent hypersensibles à la douleur. Un réseau similaire semble exister chez l’être humain. Il pourrait expliquer l’effet analgésique d’un placebo mais aussi, plus généralement, de la morphine et de ses dérivés dans le cerveau. L’étude montre aussi qu’un effet placebo peut s’installer sans passer par la parole, ce qui s’apparente pour les chercheurs à un réflexe conditionné induit par la répétition du traitement analgésique.

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Des patients pourtant prévenus du caractère inerte de leur traitement

L’anticipation de l’effet analgésique du médicament serait suffisante pour remplacer son action dans le cerveau. L’action du placebo sur l’inconscient se retrouve chez des patients pourtant prévenus du caractère inerte de leur traitement. Elle pourrait être intégrée aux traitements anti-douleurs à base d’opiacés ou d’opioïdes synthétique pour limiter les doses utilisées et leurs effets indésirables, suggèrent les chercheurs.